C’est un article un peu long qui vous attend aujourd’hui. Depuis quelques temps, j’ai envie d’aborder avec vous le sujet des fiches de prep’, sans jamais avoir osé passer le cap. Même si j’ai eu des hauts et des bas depuis que j’enseigne, jusqu’à parfois avoir perdu le goût de ce que je faisais, je me remets sans cesse en question dans ma pratique. Ou du moins j’essaie. D’une part, je manque cruellement de confiance en moi (la peur d’être jugée, de mal faire, etc…) et d’autre part, je trouve intéressant de s’interroger sur sa pratique pour la faire évoluer et avancer soi-même.

Je me souviens encore d’une réunion à laquelle nous devions nous rendre en tant que débutants. A l’époque, j’étais PES et je découvrais pour la première fois mon métier. Notre inspectrice avait prononcé une phrase qui m’a tout de suite marquée : « Les fiches de prep’ vous permettent de structurer votre pensée et de l’améliorer. Avec les temps, les enseignants ne font plus de fiches de prep’. Seuls les excellents enseignants continuent. » Et puis, quelques années plus tard, ces petites phrases me sont revenues en mémoire. A ce moment, j’arrivais dans ma nouvelle école et une collègue PEMF faisait des fiches de prep’, malgré son ancienneté (dans le métier et dans son niveau). Et j’ai su. J’ai su que notre inspectrice de l’époque avait raison…

Pourtant, si l’on discute avec nos collègues, bien souvent, ils « critiquent » ou « maudissent » les fiches de prep’ tellement on leur a rebattu les oreilles avec ça. Malgré tout, cela reste un outil important de l’enseignant. C’est pourquoi, avec quelques années de recul, j’avais envie d’y consacrer un article. Les pensées et réflexions que vous trouverez ici ne vous paraîtront pas forcément justes. Mais, je vous attends avec plaisir dans les commentaires pour en discuter et écouter votre point de vue.

A quoi servent les fiches de prep’ ?

Même si elles sont souvent décriées, elles possèdent tout de même des avantages (en tout cas, à mes yeux et, visiblement, aux yeux des formateurs, puisqu’elles constituent un passage obligatoire en début de carrière…).

  • En premier lieu, elles permettent à l’enseignant(e) de structurer sa pensée. En effet, écrire est un moyen de poser concrètement ses idées. Cela permet de faire le point et de ne pas s’éparpiller.
  • Les fiches de prep’ donnent une vision d’ensemble de la séquence. On sait où l’on est et où l’on veut arriver. La progression est clairement visible et installée.
  • Ce sont aussi des pense-bêtes, qui nous permettent de ne rien oublier. Je ne sais pas vous, mais il m’arrive que parfois, durant une séance, mes élèves partent dans des réflexions tellement lointaines, que j’en perds le fil de ma séquence. Ces digressions sont pourtant intéressantes, la plupart du temps, car elles apportent des échanges et une discussion. Mais, dans ces moments-là, j’adore d’autant plus mes fiches de prep’, qui me permettent de vite me recentrer et reprendre le fil de la séance.
  • Et tellement d’autres avantages que je dois oublier à la rédaction de cet article mais que vous pouvez me partager en commentaire…

Fiche de séquence ou fiches de séances ?

Entre les 2, mon cœur a balancé…et balance encore parfois. Il n’est pas évident de toujours s’y retrouver avec seulement une fiche de séquence. Parfois, il est important de détailler davantage les activités et leur déroulement (ce qui, à mon sens, manque cruellement sur les séquences), mais également l’organisation (collectif, individuel, binôme, groupes, etc…) et le matériel (notamment en maternelle…).

A mes débuts, j’avais opté pour des fiches de séquence ET de séances, quasiment obligatoire durant l’année de stagiaire. Puis, je suis rapidement passée (en fin d’année de PES et en T1) à des fiches de séquence détaillées. J’incluais directement le déroulement etc… de ma séance dans la fiche de séquence. Puis, en T2, inspection oblige, j’ai de nouveau fait les deux. Ensuite, durant l’année de T3, je me suis un peu relâchée et me contentais de fiches de séquence (synthétiques, cette fois). L’année dernière, j’ai de nouveau opté pour des fiches de séquence et de séance, avec parfois des séquences davantage détaillées. Et puis, cette année, les choses sont différentes. J’ai donc de nouveau choisi des fiches de séquence s’alliant avec des fiches de séance.

Je vous explique. La première page (format portrait) me permet de noter les essentiels (titre de la séquence, numérotation, niveau, champ disciplinaire, période, nombre de séances, etc…), ainsi que les obligatoires (compétence des programmes, objectif général de la séquence). J’ajoute enfin une case bilan. Puis, viennent les fiches de séance (en format paysage, cette fois), qui reprennent l’essentiel et sont suivies d’un déroulé (inspiré des prep’ de Fofy) un peu plus complet et proche de ce que l’on demande en ASH. Chaque fiche de séance tient sur une feuille, deux maximum.

Les essentiels de la fiche de prep’

Même s’il existe sûrement autant de trames de prep’ qu’il y a d’enseignants, il est important de retrouver certaines caractéristiques sur une fiche de prep’. Quel que soit son auteur. Ce sont d’ailleurs des éléments que l’on peut observer sur l’ensemble des documents pédagogiques mis à disposition sur les sites académiques, ou bien sur les blogs enseignants.

  • La fiche de séquence : le titre de la séquence, le niveau (et le cycle) auquel elle se destine, le champ disciplinaire, la période de l’année et le nombre de séances. On ajoutera également les références obligatoires des programmes (B.O et socle commun). Enfin, n’oubliez pas d’inscrire le ou les objectifs de la séquence, ainsi qu’un bref déroulement des séances qui la constituent.
  • La fiche de séance : On veillera à rappeler le titre de la séquence et le domaine dans lequel elle s’inscrit, ainsi que son type (découverte, recherche, etc…). On placera la séance dans la séquence, ainsi que le niveau auquel elle s’adresse et sa durée. Ensuite, dans le déroulement de celle-ci, il y a quelques points à ne pas négliger : le matériel et l’organisation (cette dernière permet de voir si les modes de travail sont variés : collectif, individuel, binôme, etc…), ainsi que la durée de chaque phase. Cela permet d’avoir une vue d’ensemble et jauger de la faisabilité de son travail. Enfin, l’essentiel est bien sûr le déroulement de chaque phase (consignes, rôles de l’enseignant, rôle ou activité de l’élève). Enfin, on vérifiera que la différenciation apparaît de manière claire et rapidement accessible. Il en va de même pour la mention des critères de réussite, élément important pour certains IEN.

Quelques trames

Comme je vous le disais dans l’article, ma trame change assez régulièrement (que ce soit au niveau de la forme ou des polices, car généralement le fond reste sensiblement le même). En milieu d’année dernière, j’ai créé une trame avec des menus déroulants pour les compétences du B.O. Cela me fait gagner un temps fou sur la rédaction et, pour le moment, après quasiment 1 an d’utilisation, j’en suis extrêmement satisfaite. Mais, ce n’est pas cette trame que je vous propose aujourd’hui, ce sont des plus anciennes. Libre à vous de les adapter comme bon vous semble…

Amis blogueurs, si vous utilisez mes trames, merci de poster un lien vers cet article et non pas directement vers le document. Il en va de même sur les groupes facebook d’enseignants…

D’autres trames, cette fois en format modifiable (utilisées lors de mes années d’IUFM…et améliorées grâce à une MAT) :

  • Fiche de prep’ séquence       
  • Trame de séance        
  • Fiche de séance       
  • Prep’ de séance       
  • Fiche de séance       
  • Fiche de séquence / séances       

Enfin, n’oubliez pas qu’internet regorge de blogs enseignants ou sites académiques, qui mettent à votre disposition des trames modifiables ou exemples (parfois pré-remplis) en format PDF, comme ici.

J’essaierai de compléter cette article au fur et à mesure, si ma présentation de prep’ évolue…ne serait-ce qu’au niveau de la police d’écriture utilisée ou des couleurs. De votre côté, n’hésitez pas à m’envoyer un mail, si vous souhaitez également partager vos trames.

pin-fiches de prep'

8 Commentaires

  1. PHILIPPE Virginie Répondre

    Super travail, merci beaucoup pour le partage, je vais être M2 alternant contractuel à la rentrée et ces fiches vont m’être très précieuses dans la préparation de mes leçons. Encore merci

  2. Bonjour, C’est tellement vrai. A ma sortie d’iufm, un jeune inspecteur (qui ne l’est pas reste) demandait tous ces objectifs que moi je ne comprenais pas, je faisais des fiche de prep (uniquement pour l’administration). Arrivee en Bretagne, mon inspecteur m’a dit c’est de trop, le cahier journal c’est suffisant et un objectif que vous voulez que les enfants atteignent en fin de seance. J’ai suivis son conseil, resultat plus de temps pour l’essentiel et pour moi. J’ai eu un entretien de carriere il y a 15 jours, l’ien n’a demande ni fiche de prep ni cahier journal. Je continue mon cahier journal que je supprime chaque annee et pour moi les fiche de prep aucun interet. Bonjour Michel, je suis 100% d accord avec cet article. J ajouterai que le danger d etre hyperproducteur de paperasse (parce que c est exactement comme cela que je percois l exercice) est d oublier de tenir compte des eleves, de leurs reactions, de leur progression. Bref : tout ecrire peut enfermer. Coller a tout prix a ce que l on a elabore empeche, si l on n y prend garde, d adapter ses actions a son auditoire. Et notre hierarchie a une vraie responsabilite la-dedans. Bonne journee !

    • Bonjour,
      La fiche de prep’ est justement là pour ne pas oublier tout ça.
      Mon IEN disait qu’elles permettaient justement de voir les bons enseignants, ceux qui réfléchissent à leur pratique. Car effectivement, sur la fiche, on note la différenciation prévue, etc…
      Alors oui, ça eut être intéressant de noter les réponses attendues mais il ne faut pas s’enfermer dedans, je suis d’accord.
      Cela dit, pour les débutants, c’est important aussi d’avoir n point d’appui, tel que la passation des consignes…

  3. Bonjour,
    En formation pour le passage du concours de l’année prochaine, vos exemples de fiche de prép’ m’aident beaucoup à savoir comment les structurer. Je suis tout à fait d’accord qu’il y a autant de fiches que d’enseignants car à mon sens c’est important de se les approprier.
    Un grand merci pour votre partage et l’aide que cela m’apporte.

    • Bonjour,
      Merci pour ton commentaire. Effectivement, il faut bien comprendre qu’il y a des indispensables, mais la forme peut varier d’un enseignant à l’autre (et tant mieux !).
      Bon courage, bonne appropriation et bonnes révisions du CRPE.
      A bientôt sur le blog ou sur insta @viedemaitresse.fr

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