Sur instagram, j’évoquais un produit que j’ai eu la chance de recevoir pour ma classe il y a quelques semaines, et que j’ai pu tester à plusieurs reprises. Je rappelle également que n’ayant pas énormément de budget, si la marque me propose un produit qui m’intéresse ou si je souhaite le tester, je le fais. En revanche, je partage mon propre ressenti.
L’outil pédagogique que j’ai eu la chance de tester s’appelle Rory’s Story Cubes. Il s’agit de petits cubes sur lesquels se trouvent des images. Cela m’a permis de travailler différents aspects pédagogiques, notamment avec mes CP. En voyant leurs camarades les apprécier chaque matin, les CE1 ont également voulu les utiliser. Je les ai donc introduit en classe entière par la suite, pour d’autres activités.
Rory’s Story Cubes : qu’est-ce que c’est ?
Comme je vous le montrais en story, j’ai eu la chance de recevoir 2 lots de 2 boîtes : les Rory’s Story Cubes : classique (ici) et les Rory’s Story Cubes : Harry Potter (là). Chacune des boîtes contient 9 cubes sur lesquels on trouve des dessins sur chaque face. Le but du jet est simple : on lance les dés et on écrit une histoire qui commence par « Il était une fois ». La difficulté est adaptable selon les niveaux, comme je vous le montrerai par la suite.
Ce jeu a été conçu à partir d’une observation toute simple : les images permettent aux enfants d’éveiller leur imagination. Et cela leur permet de construire des histoires. Rory, l’inventeur, a utilisé cette penser pour faire graver les images sur les faces des dés, qui servent alors de guide aux enfants pour imaginer les histoires les plus folles !
Prix : de 8 à 11€ selon les revendeurs
Site internet : ici
Quelle utilisation dans ma classe ?
Ce jeu a fait le bonheur de mes élèves lorsque je leur ai présenté. Ils étaient déjà fan des cartes à conter, mais alors là, c’est d’autant plus ludique. Cette année, nous utilisons beaucoup le jeu en classe, à la fois en français mais également en mathématiques. Mes CP / CE1 adorent lancer les dés et imaginer des histoires farfelues (ou non) à partir des images sur lesquelles ils tombent.
Pour le moment, j’ai utilisé les Rory’s Story Cubes de deux manières différentes en classe :
- En production d’écrits
- Pour travailler le langage oral
Mon utilisation en production d’écrits
En CP, j’ai proposé aux élèves de choisir la boîte avec laquelle ils souhaitaient travailler. Ensuite, ils ont bâti leur histoire à partir de 3 dés, seulement. Cela me semble compliqué de faire plus avec une introduction du jeu en fin d’année, surtout en CP.
Ils lançaient les dés et si une image ne les inspirait pas, par rapport au reste, ils avaient le droit de relancer une deuxième fois le dé en question. Puis, ils partaient sur un travail de réflexion dans leur tête, afin de construire leur histoire. Je précise que ce travail d’écriture se déroulait durant le jogging d’écriture, pendant leur temps d’autonomie du matin.
Ensuite, une fois l’histoire construite dans leur tête, ils passaient à la rédaction du 1er jet. Une fois ce premier jet réalisé, ils illustraient leur histoire : cela me permet de bien voir s’ils ont compris ce qu’ils ont produit et si cela correspond au texte…
Pour illustrer mon propos, je vous renvoie aux photos présentes dans l’article… Par exemple, sur la photo ci-contre, il s’agit de la boîte Harry Potter et les illustrations présentes sur les dés sont les suivantes : le pupitre (ou bureau d’écolier), Harry Potter, le phénix de Dumbledore (Fawkes).
Quelle utilisation des Rory’s Story Cubes en langage oral ?
Cette fois-ci, nous avons utilisé les Rory’s Story Cubes en grand groupe : au début avec toute la classe, puis en petits groupes de 3 ou 4 et enfin de nouveau tous ensemble.
Les CP, connaisseurs des dés pour les avoir utilisés durant plusieurs séances en production d’écrits (jogging d’écriture), les ont présenté aux CE1. Ils ont expliqué que quoi il s’agissait et surtout leur fonctionnement : on lancé les dés puis on invente une histoire à partir des images obtenues.
Nous avons lancé 2 dés pour donner un exemple plus explicite, qui a été entièrement dirigé par les CP. Les CE1 leur ont posé les questions, on les a fait reformuler la consigne. Puis, nous avons commencé à travailler tous en groupe. Nous avons inventé une histoire collective en utilisant les images obtenues après le lancer des 3 dés. Chacun inventant une phrase de l’histoire à son tour. On a veillé collectivement à la cohérence de l’histoire, à la reprise des pronoms et aux répétitions.
Lors de la séance suivante, les enfants ont construit des histoires par petits groupes de 3 ou 4 élèves, puis chaque groupe a présenté son travail au reste de la classe. Ce sont les camarades qui ont noté des remarques ou fait émerger des choses / notions. L’année prochaine, je rajouterai à cela un affichage de langage oral, autour de ce projet : comment raconte-t-on une histoire ? Grâce aux remarques faites par les élèves…
L’autre point positif de ces cubes, c’est leur apport pédagogique au niveau lexical. En effet, certains de mes élèves (je travaille dans un quartier à attention particulière, ex-REP) ne connaissent pas des mots pourtant très basiques (par exemple, pauvreté de lexique autour de la ferme pour certains, qui ne peuvent pas nommer les bébés animaux que l’on y trouve…). Grâce aux dés, nous avons pu, en langage oral (et en production d’écrits), utiliser ce lexique à plusieurs reprises en l’incluant dans des phrases, une histoire. Pour rappel, selon M. Cellier, le lexique s’acquiert en passant par plusieurs étapes, et doit être réutilisé une dizaine de fois pour être ancré.
Le seul petit bémol de ces cubes est un manque d’accompagnement aux images, pour l’enseignant : il pourrait être intéressant de rajouter un guide avec les illustrations présentes sur les cubes ainsi que leur dénominations. Cela faciliterait le travail de l’enseignant, d’autant plus lorsque les cubes sont utilisés en autonomie par les élèves. Néanmoins, ce genre d’outil peut très bien être construit dans la classe, plastifié et mis à disposition des groupes.
Cet outil est déjà devenu un incontournable dans ma classe et je rempilerai sans hésitation l’année prochaine, en essayant de voir si je peux développer ma pratique et ne pas la limiter uniquement à la production d’écrits et au langage oral. Pourquoi pas en menant des projets sur le même principe en arts, par exemple…
* Produit offert